Pass Culture : une opportunité gâchée ?

Pass Culture : une opportunité gâchée ?

Depuis ses débuts, ce dispositif a facilité l’accès des élèves à des projets artistiques riches et locaux. Mais une décision brutale vient tout remettre en cause. ❌

➡️ Moins de souplesse pour les enseignants et artistes ?

➡️ Plus d’administratif, moins d’interventions ?

➡️ Un risque majeur pour les indépendants ?

Pourquoi un tel retour en arrière ? Que restera-t-il de la culture dans les écoles ? 🤔

📢 Mon analyse complète ici ⬇️

Good morning LinkedIn !

Aujourd’hui, je souhaite aborder un sujet aussi simple à comprendre que préoccupant : la gestion du Pass Culture et les décisions incohérentes qui mettent en péril son avenir.
Je ne m’exprime pas souvent publiquement sur ces questions, mais il me semble essentiel de partager mon point de vue d’artiste.

Faisant partie des premiers inscrits en Meurthe-et-Moselle, j’ai déjà publié un article sur les points positifs et négatifs de ce dispositif (disponible en commentaire si cela vous intéresse).
Aujourd’hui, l’actualité révèle une gestion budgétaire aberrante de l’État et de ses ministères, à tel point qu’il me paraît indispensable d’apporter la vision d’un artiste qui y travaille depuis le début.

Voici une nouvelle démonstration d’incompétence, mais cette fois, dans mon domaine.
À bon entendeur, bonne lecture.

 

Le Pass Culture : Un dispositif détruit par une gestion chaotique ?

J’ai eu la chance d’observer ce dispositif dès ses premières années, étant parmi les premiers artistes à y être inscrits. Le Pass Culture permettait une collaboration fluide et directe entre artistes et établissements scolaires.
Il offrait aux élèves des projets culturels enrichissants, adaptés à leurs besoins, et soutenus par le corps enseignant. Il facilitait la mise en relation avec les professeurs, garantissait un financement sécurisé et, chose rare avec l’État, assurait un paiement rapide.

Mais la semaine dernière, une décision brutale est tombée : dès janvier 2025, les budgets des établissements scolaires seront figés.
Cette mesure compromet la flexibilité des projets et met en péril l’avenir des artistes indépendants et locaux.

De mon côté, trois établissements devaient collaborer avec moi cette année. Avec cet arrêt brutal, ces projets disparaissent, privant les élèves d’un accès direct à la création artistique locale.

 

Un dispositif perfectible mais essentiel

Certes, des incohérences existaient. Par exemple, les artistes en arts visuels ne pouvaient pas vendre leurs œuvres aux élèves, alors que l’industrie pouvait commercialiser CDs et livres.
Pire encore, certaines structures vendaient… des agendas !… d’artistes disparus !

Malgré ces limites et abus, le Pass Culture restait un formidable outil de transmission artistique locale et un véritable soutien aux établissements scolaires pour les mettre en relation.

 

Un arrêt absurde et irréaliste : quel avenir pour le Pass Culture ?

L’année prochaine, que va-t-il se passer ?
Exigera-t-on que tous les projets artistiques soient bouclés dès juin pour l’année suivante ?

Ce retour aux lourdeurs administratives d’avant le Pass Culture rendrait le travail plus complexe pour tout le monde : artistes, enseignants, établissements…
Cette décision méconnaît totalement la réalité du terrain et annihile les bénéfices du dispositif.

Les artistes et enseignants perdraient toute souplesse, contraints de tout figer à l’avance, avant qu’une commission ne décide arbitrairement des projets acceptés.

➡️ Quand aurons-nous des réponses claires ?
➡️ Comment les artistes locaux seront-ils rémunérés dans ce nouveau système ?

Ce remaniement alourdirait inutilement la charge de travail des établissements et créerait une insécurité économique pour les intervenants, alors que le Pass Culture avait justement permis de la réduire.

Conséquence ? Un retour en arrière désastreux, limitant les interventions culturelles locales et décourageant les artistes indépendants.

Car qui prendra le temps de rédiger un dossier complexe pour 400 ou 1000 euros ?
Et surtout… qui lit réellement tous ces documents ?

 

Un futur sans artistes indépendants ?

Si l’on alourdit encore l’administratif, que restera-t-il dans les écoles ?
Des structures ultra-subventionnées, où des gestionnaires auront plus de talent pour remplir des formulaires que pour transmettre un savoir artistique.

Les artistes indépendants, passionnés et engagés, seront progressivement écartés au profit des grands acteurs sous perfusion de subventions, toujours prêts à répondre aux exigences administratives.

Est-ce vraiment la vision que nous voulons pour la culture et l’éducation artistique des jeunes ?

 

Une décision injuste aux conséquences dramatiques

Cette arrêt inédit du budget, révèle une méconnaissance totale du travail des enseignants et des artistes dans ce dispositif, comme si leur rôle n’avait aucune valeur.

Ce mépris met en péril la transmission des savoirs et la richesse culturelle offerte aux jeunes générations.

CONCLUSION : Trouvons des solutions, pas des barrières !

Quand un dispositif fonctionne, on ne l’arrête pas brutalement.
On élimine les abus, mais on préserve ce qui fait sa force.

Réévaluer le rôle des grandes structures ultra-subventionnées et favoriser celles qui apportent une réelle valeur artistique.
Identifier les structures proposant des ateliers standardisés sans réelle plus-value pédagogique, parfois réalisés par des intervenants non qualifiés.
Soutenir les artistes et structures locales qui œuvrent avec passion dans leur région.
✅ Maintenir la rémunération sous les 15 jours après l’intervention de l’artiste.
Permettre aux artistes précaires d’intervenir s’ils le souhaitent.
Assurer une répartition plus intelligente des budgets, avec la possibilité de réallouer en cours d’année les fonds non utilisés vers des établissements plus demandeurs.

De nombreux artistes sont des piliers de la transmission culturelle, mais restent invisibles aux yeux des décideurs.

🛑 Ne les excluez pas. Ne sacrifiez pas l’accès à l’art pour des questions purement administratives.

Laissez-nous travailler, transmettre, éveiller, et partager notre métier.
La culture et l’éducation artistique méritent mieux qu’une gestion à courte vue.

Pourquoi ce post sur mon site internet ?

Parce que cette réforme concerne un large public :
🎭 Artistes et professionnels de la culture, directement impactés.
🏫 Enseignants et chefs d’établissements, soucieux de la place de l’art à l’école.
📢 Décideurs politiques et institutionnels, qui pourraient repenser ce dispositif.
💼 Entrepreneurs et indépendants, sensibles aux problèmes de bureaucratie excessive.

Si ce sujet vous parle, partagez votre expérience en commentaire sur mon article LinkedIn :
https://www.linkedin.com/pulse/pass-culture-une-opportunité-gâchée-matthieu-exposito-j96ne/

Et surtout, ne laissons pas le Pass Culture se faire broyer sans réagir.

 

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